Moulin Ligonnet

 

Qu’il était triste le Creuzier de poursuivre sa course sans venir jouer dans les aubes de la roue !! (Le moulin était en état de perdition). Puis Il a entendu que les murs se reconstruisaient, que les engrenages se dégrippaient que la roue se refaisait une beauté, il allait pouvoir s’avancer le long du bief et surprendre sa complice toute heureuse de se laisser à nouveau entraîner dans une ronde infinie et de s’esclaffer de rire dans de grandes éclaboussures !!

SITUATION


Répertorié sur la carte de Cassini et cadastré, sur le CREUZIER, à quelques dizaines de mètres en amont de son confluent avec la CREDOGNE au pont de l’Enfer.

Le CREUZIER, 5,7 km sur la seule commune de Saint-Victor-Montvianeix avec deux affluents :

  • ruisseau de CHEVRIERE ou ruisseau de la Plantade venant du PLAN CHOSSIERES (1000 m )) 1,7 km sur la seule commune de Saint-Victor-Montvianeix
  • ruisseau de la GUELLE (900 m ) 2,7 km sur la seule commune de Saint-Victor-Montvianeix
  • et de différentes » gouttes » issues de pentes boisées rive gauche et droite : ruisseau de la Font Noire qui prend sa source à plus de 1000 mètres au Plan du SAPEY.

 

« Les abondantes précipitations sur les BOIS NOIRS font que le débit du CREUZIER au Pont Ligonnet était tel qu’il avait permis la construction d’un moulin à meules, qui fut transformé en 1926 en moulin à cylindres par un technicien de la maison LAFON de Tours, comme en témoigne le livre de compte du meunier de l’époque : Jules Saint ANDRE.

Un canal d’amenée d’eau de 100 mètres environ achemine l’eau du CREUZIER, jusqu’à une roue métallique à augets, à tête d’eau, de 4,20 m de diamètre et de 1 m de largeur. Parfaitement construite et restaurée, elle tourne à 12 tours/ minute et doit fournir une puissance d’environ 10 chevaux.

Des vannes à coulisse permettent de réguler le débit de l’eau.

Un multiplicateur à bain d’huile porte la vitesse utilisable sur la transmission principale à 150 tours/minute. »

                                                                                                               D’après M. Robert CHABROL, meunier à Saint-Dier-d’Auvergne

 

MOULIN à Meules à l’origine

ROUE HYDRAULIQUE : Roue par-dessus à structure métallique

Une potence pivotante sert à déplacer les meules pour » le rhabillage ».

Une seule paire de meules, en pierre meulière

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  • Une meule fixe, la meule inférieure  » dormante » ou « gisante »
  • Une meule active, la supérieure  » courante » ou « tournante ».

La meule tourne dans une « archure » octogonale en bois.

La trémie posée sur l’archure est constituée de joues de bois obliques formant un entonnoir où est réservé le grain.

« L’auget » mobile qui conduit le grain dans « l’oeillard » de la meule est perpendiculaire à la trémie, il est suspendu à l’arrière par deux lanières de cuir et à l’avant par deux cordes, une de chaque côté du petit fer, tordues et maintenues à l’avant de l’archure à hauteur de la trémie par un support vertical en bois. Les cordes passent dans un trou et sont maintenues par une cheville de bois.

En faisant tourner la cheville à la main, on tord plus ou moins les cordes, ce qui les raccourcit ou les allonge, relevant ou abaissant la partie antérieure de l’auget, régulant ainsi la vitesse d’arrivée du grain, avec beaucoup de précision.

 

 

MOULIN A CYLINDRES en 1927

 

MATERIEL composé de :

– 2° étage :

  • Un nettoyage combiné, dont il ne reste qu’un trieur à alvéoles
  • Une mélangeuse à farine

– 1° étage :

  • Une bluterie centrifuge et un diviseur pour le convertissage

-Rez de Chaussée :

  • Deux machines à cylindres modèle MA ou MB
  • un broyeur double de 400×200 pour le broyage à reprise
  • un convertisseur double de 500×200 pour la mouture des semoules et gruaux.

LA PREPARATION DU GRAIN

 

Les paysans des villages alentour portent au moulin les sacs de grain, qui seront échangés contre de la farine dont ils feront leur pain : moulin à façon.

Les sacs sont pesés puis vidés dans une trémie. De cette trémie le grain est dirigé vers un nettoyeur combiné (voire au tarare mécanique s’il n’y a pas d’appareil plus perfectionné). Par un élévateur, il est ensuite conduit à l’étage supérieur.

Dans une vis d’Archimède se fait le mouillage du grain : la quantité d’eau à ajouter est dosée, à l’aide d’un récipient distributeur (le seigle n’est pas mouillé). Le grain est conduit par la vis d’Archimède dans le boisseau de repos, dit boisseau de blé propre, situé au-dessus du premier broyeur, fermé par une trappe..

 

LA MOUTURE

 

1° LE BROYAGE :

Après la 1° Phase de préparation du grain et un repos de 24 à 36 heures.

La trappe est ouverte et le grain descend dans la trémie d’alimentation de la machine de broyage ( R d CH)

Un levier permet d’embrayer le distributeur.

Le blé tombe en nappe mince et uniforme entre les rouleaux du premier broyeur ou il subit un premier concassage destiné à ouvrir les grains (les rouleaux ont environ 6 cannelures au cm2)

Cette mouture grossière est remontée par une sangle à godets à l’intérieur d’un élévateur en bois jusqu’au 2° étage où elle est « jetée » dans le premier canal du plansichter pour être classée sur les tamis. Le premier tamis garni de toile métallique n° 22/ 24 refuse les grosses particules de grain, qui vont être dirigées par un conduit vers le deuxième broyeur dont les rouleaux plus rapprochés portent environ 8 cannelures au cm2.

Cette deuxième mouture va monter, par son élévateur, au deuxième canal du plansichter, dont le premier tamis n° 26/28 refuse les particules supérieures, qui vont à l’aide d’une vis d’Archimède dans le boisseau de « REPRISE », contigu au boisseau de blé propre (dans le broyeur).

Les tamis suivants du plansichter extraient la farine qui a pu être produite en faible quantité (appelée farine de broyage) et classent les particules plus grosses en semoules grosse, fine et finots. Ces trois produits sont recueillis dans des sacs de service par l’intermédiaire des trois ensachoirs situés au 1° étage

2° LA REPRISE

La trappe du boisseau de blé propre est fermée et celle du boisseau de reprise est ouverte. Le premier broyeur deviendra 3° broyeur (les cylindres sont rapprochés) à l’aide du levier prévu à cet effet sur la machine, le deuxième broyeur deviendra quatrième broyeur (les cylindres étant rapprochés à presque se toucher). La petite trappe située sur la vis allant au boisseau de reprise sera fermée, afin d’envoyer les refus dans la chambre à son, après être passés dans la brossa à gros son.

3° LE CONVERTISSAGE

Les produits stockés dans les sacs (semoules grosses, fines et finots) entreposés, seront vidés par catégorie dans la trémie qui alimente le CONVERTISSEUR. Il possède des rouleaux lisses, dont on peut régler la pression et qui vont « convertir » les grosses particules en particules plus fines, par passages successifs, jusqu’à l’obtention de farine.

Les produits de ce convertissage sont conduits par un élévateur à la bluterie centrifuge qui extrait avec efficacité la farine et l’envoie à la chambre à farine.

Les refus insuffisamment moulus vont au diviseur, qui classe, fins, moyens et gruaux et refuse le son fin et les germes, si ils n’ont pas été enlevés au nettoyage.

Tous ces gruaux seront passés et repassés au convertisseur, et c’est là qu’intervient le  » savoir-faire » du meunier, pour trouver la pression optimale du convertisseur afin de ne pas « brûler » la farine (excès de pression) ou d’avoir trop de perte (insuffisance de pression). La farine est étalée dans la chambre à farine, par couches successives correspondant aux différentes étapes de la mouture, elle sera mélangée à la pelle en bois, en la retournant au moins trois fois. Il ne restera plus qu’à l’ensacher dans les sacs du client, d’où elle sera extraite pour être transformée. De sa qualité associée à l’habilité de la ménagère ou du boulanger, dépendra la saveur de pains divers et pâtisseries gourmandes.

 

LA PRISE D’EAU

 

A l’origine :

Après…

LE CANAL D’AMENÉE D’EAU OU « BIEF »

Avant

Après, inscrit dans son cadre

    

 

LA ROUE

Etat originel 1986

Après débroussaillage

Au retour de la remise en état

Redevenue fonctionnelle

LE MÉCANISME DU MOULIN

La boite à vitesses

Vue plongeante en l’absence de plancher

Même vue sur la boîte à vitesses

En 2010, la roue produit de l’électricité

   

 

RESTAURATION DE LA RUINE

1 – Etat d’origine 1986

2 – sauvée de l’effondrement !

3 – n’est plus une ruine mais… n’a pas changé de dénomination

 

Journées des moulins 2018 avec l’animation de la « Pastourelle du Val d’Allier »

 

    

  

 

LE FOUR À PAIN

 

    

 

 

Contact :
Edith Julia CANDELIER