Moulins de Kérouat, Commana

Kerrouat était autrefois un hameau avec de beaux bâtiments en granit et des toits d’ardoise épaisse du pays. Il se situe dans une cadre accidenté et verdoyant et comprenait autrefois les deux moulins, quelques fermes et une tannerie, qui a été, elle aussi, sauvegardée.
Le tout compose un ensemble remarquable qui fait partie, avec l’Écomusée des Monts d’Arrée, des équipements du Parc naturel régional d’Armorique.

Le moulin Haut, déjà existant en 1610, a fonctionné jusqu’en 1942. Il a été très récemment restauré par l’équipe de Benoît Lauriou.
La roue verticale à augets de 4,20 m de diam. est alimentée par un long canal d’amenée qui prend son eau dans un étang ; le canal de décharge forme cascade. La roue entraînait trois paires de meules, dont une seulement aujourd’hui opérationnelle.

Le mécanisme en fonte dit « à l’anglaise » situé au rez-de-chaussée actionne la meule située à l’étage, directement sous le toit dont les ardoises épaisses sont accrochées aux lattes par de curieuses chevilles en bois.
Dans le prolongement du moulin, on trouve la maison de meunier, avec son mobilier, en particulier ses lits clos et ses armoires.

Le Moulin Bas, plus récent, était à l’origine équipé de roues horizontales (dites pirouettes). Il cessa de fonctionner en 1895.
Il a été restauré une première fois et doté d’une roue à augets de 3 m de diamètre qui entraînait une seule paire de meules qui fonctionnait en démonstration. Le mécanisme de transmission, tout en bois est remarquable.
Le moulin a dû être fermé en raison de l’état du bâtiment devenu dangereux. Ce moulin est en cours de restauration pour la seconde fois.
Les travaux devraient être réalisés en 2004.
Ouvert à la visite du 15 mars au 31 Octobre

 

Article de l’Écomusée des Monts d’Arrée

L’ECOMUSEE DES MONTS D’ARREE,
VOYAGE EN BRETAGNE INTERIEURE

Le 16 avril dernier, le rendez-vous du congrès annuel des Amis des Moulins était fixé à Commana au pied des Monts d’Arrée. Commençait ainsi la découverte de ce qui constitue une des premières expériences d’écomusée en France.

Deux sites complémentaires.

De part et d’autre de la ligne de crête de l’Arrée, qui matérialise la frontière naturelle entre deux évêchés du Finistère, la Cornouaille au Sud et le Léon au Nord, se rencontrent les deux sites qui ont été achetés par le Département pour le compte du Parc Naturel Régional d’Armorique.

Dès 1968, la Maison Cornec à Saint-Rivoal,
construction imposante datée de 1702, fut restaurée selon les techniques traditionnelles en particulier sa couverture en grosses ardoises de Sizun posées à la cheville de bois.
Cette maison qui est restée exceptionnellement dans un état proche de celui d’origine, raconte la vie d’une famille de paysans défricheurs au début du 18e siècle, qui ont laissé leur nom aux lieux, et les parcelles proches de la maison, étable, bergerie, grange, lavoirs forment un environnement quasi inchangé depuis trois siècles.

Après la maison, le village.

Au Nord de l’Arrée, le hameau des Moulins de Kerouat en Commana retrouve vie 6 ans après le décès de son dernier occupant.
En fonds de vallée, cet ensemble qui rassemble 19 bâtiments construits entre 1610 (moulin du haut) et 1920 (écurie) constitue un témoin fidèle du mode de vie au 19e siècle.
Pendant cinq générations, la famille Fagot va ici, construire, défricher, développer l’activité jusqu’à employer 8 domestiques vers 1860.

Le moulin du haut, équipé à l’origine d’une roue horizontale ou pirouette, fut vers le milieu du 19e modernisé. La roue verticale à godets peut entraîner trois meules simultanément en fonction de l’eau disponible, qui vient parfois à manquer en août et septembre.

L’ensemble des engrenages, les paliers et la roue viennent d’être refaits à neuf par l’entreprise de Benoît Lauriou.
Le moulin tourne à nouveau comme une horloge.
Ce moulin, plutôt modeste (classé en moins de 25 quintaux/jour en 1809) cessera son activité en 1942.
Reconstitué à l’identique, il sert régulièrement lors des démonstrations de mouture. C’est aussi pour le public scolaire un exemple concret du patrimoine technique rural.

Un site particulièrement favorable pour la meunerie.

L’aménagement de la vallée a tiré parti de la dénivellation entre le coteau et le ruisseau.
Ainsi le bief creusé à flanc de colline surmonte de 8 m le lit du cours d’eau. Le premier moulin établi en 1610 est suivi à la fin du 18e d’un deuxième plus modeste qui utilise le même débit d’eau.
Ce bâtiment édifié avec divers matériaux en réemploi a subi diverses modifications et montre aujourd’hui des désordres importants.

 

L’étude de restauration qui vient d’être lancée laisse espérer une réouverture pour 2005, où l’on pourra à nouveau admirer le mécanisme tout en bois installé au 19e.
Ces deux moulins à farine situés sur le bassin supérieur de l’Elorn, grande rivière qui irrigue tout le Nord Finistère sont les premiers maillons d’une chaîne qui en comptait au moins 170.
Sans doute en raison du régime irrégulier des vents, deux moulins tour ont pu être repérés dans les Monts d’Arrée. Par contre, le chevelu dense des ruisseaux et rivières du Finistère a été intensément utilisé avec près de 3000 moulins recensés.
Un superbe moulin seigneurial existe à Huelgoat au 14e siècle.

Une fonction pédagogique affirmée.

Un des rôles fondamentaux de l’écomusée consiste à transmettre aux nouvelles générations le témoignage du mode de vie et des techniques, et plus globalement de l’histoire de cette petite région des Monts d’Arrée.
Les scolaires sont accueillis pour des visites guidées, des ateliers à la demi-journée, des stages de fabrication de pain, des itinéraires de proximité commentés.
Cette vocation est confortée par la présence à proximité d’autres équipements également voués à la pédagogie de l’environnement (Musée du loup, Maison de la rivière…) et surtout par la possibilité de découvrir les milieux et les paysages si attachants des Monts d’Arrée.

Un riche patrimoine molinologique.

Les circuits proposés le samedi aux congressistes ont donné un éclairage spécifique sur la richesse patrimoniale de notre région : moulin à tan, minoterie, moulin à papier, moulin à tabac, moulin à teiller, moulin à farine, moulin à mer. Il importe en particulier pour l’ancienne manufacture de tabac à Morlaix de faire reconnaître cette machinerie sans doute unique en France, achevée en 1872.

Le travail de sensibilisation et de sauvegarde est loin d’être terminé.

Contact :
Téléphone : 02 98 68 87 76
Email : ecomusee.montsdarree@wanadoo.fr
Site Internet : http://pagesperso-orange.fr/commana/kerouat.htm