Des moulins de la Nièvre au centre d’un tourisme industriel et rural

par Philippe Landry

Extrait d’un article de 5 pages avec photos et cartes.

 

Plusieurs moulins à eau sont visitables de temps à autre, notamment pour les Journées des moulins et celles du Patrimoine.

 

Dans le Morvan, le moulin de la Presle à Planchez propose sa très belle roue en fer et à l‘intérieur, une jolie paire de meules et quelques appareils (www.moulindelapresle.fr/).

Non loin le moulin Saloué, à Du-les-Places, dans son architecture de 1884, présente une grande et fine roue. A l’intérieur divers appareils rappellent que ce moulin travailla le grain de blé mais aussi comme huilerie.

Près de La Charité sur Loire, à Nannay, l’antique moulin Janlard a bénéficié d’une magnifique restauration par M. Jacques Delery, qui a notamment posé une très belle nouvelle roue en bois, n‘en déplaise à l‘administration.

Dans la vallée du Nohain, à Colméry, Mme et M. Poitreneau sont très attachés à restaurer leur moulin du Poinçon, avec de nouvelles meules juchées sur un tout neuf berceau en chêne magnifique.

A Cosne-sur-Loire, les moulins du site de Moulin l’Evêque sont ouverts à la visite 2 ou 3 fois par an. Comme son nom l’indique, le site, meunier depuis au moins le XIIe siècle, appartint à un évêque, celui d’Auxerre. Il confia un moulin à une Commanderie de templiers qui par la suite en devint propriétaire et il en conserve le nom de moulin de la Commanderie”. Il a été exploité par des meuniers Mégrot, qui ont fini par l’acheter. Ce moulin, plutôt petit, doté d’une seule roue, fut en difficulté lorsque ses concurrents reçurent des machines à cylindres.

Mégrot comprit qu’il valait mieux ne pas insister : il transforma son moulin en… atelier de réparation des cylindres. Sa descendante en a fait don à la Caisse des Monuments et Sites de la Nièvre qui le restaure et le rend visitable.

D’autres moulins de Moulin-l’Evêque ont été sagement adaptés : l‘un, le Grand-Moulin, par la famille Henry qui en a fait une scierie et saboterie importante, laquelle est devenue célèbre pour ses parquets à danser. Mme Piroth-Henry montre volontiers les meules, trémie, turbine, génératrice, etc. qui demeurent de l‘histoire de son moulin. L’existence des moulins « Lesveques » est attestée dés 1390 dans un document des archives départementales de l’Yonne à Auxerre. L’évêque d’Auxerre en tant que seigneur de Cosne percevait des droits sur les moulins. Il y avait 3 moulins sur le site : le Grand Moulin, le Moulin de la Commanderie et le Moulin Blanc. Tous 3 sont situés près du Nohain.

De l‘autre côté de la rue, le moulin Blanc devint une fabrique de glace : il en conserve une roue superbe. On distingue encore un assez grand immeuble : ce fut le dernier moulin à grain de Cosne-sur-Loire/St-Père. M. Veneau y œuvra jusque vers 1970.

A Saint-Martin sur Nohain on peut parfois visiter les moulins de Paillot et de Moque. Celui de Paillot n’a fermé qu’en 1996. Il conserve un matériel intéressant dont des machines à cylindres. Etc.