Moulins à roue pendante et moulins bateaux de la Seine en Normandie

Patrik Sorel

 

Extrait d’un compte rendu de conférence de Patrick Sorel présentée au « Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie » (CRAHN), le 18 juin 2016 à Rouen en l’Hôtel des Sociétés Savantes, rue Beauvoisine, une page

 

Deux types de moulins sont attestés, soit des moulins à roue pendante ou des moulins-bateaux. En aval de Rouen, 3 moulins sont peut-être présents sur la Seine, mais d’une manière très incertaine : Moulin du Préau au Marais-Vernier (27) en 1490. Moulin Neuf de Vatteville La Rue (76) en 1086. Moulin de l’Isle au Val de La Haye (76) vers 1296.

Dans cette zone, 2 moulins, situés sur des ruisseaux, ont été détruits par les crues de la Seine : Moulin de la Fontaine d’Aizier (27) détruit vers 1539. Moulin de La Mailleraye-sur-Seine (76) détruit vers 1583.

En amont de Rouen, 22 moulins sont attestés sur la Seine : 18 moulins pendants ou indéterminés. 4 moulins bateau. 8 moulins pendants sont bien représentés de manière explicite par les archives :

 

2 moulins sont conservés avec des piles de pierre et cage de bois (XVe-XVIIIe ?): Andé et Muids (27).

9 moulins indéterminés sont attestés par les archives :

Plusieurs plans de moulins permettent de comprendre le fonctionnement complexe d’un moulin à roue pendante, dont la technologie semble apparaître sur la Seine autour de Paris au XIVe siècle. Les moulins d’Andé, de la Ronce à Freneuse et du pont de Pont de l’Arche présentent des piles, encadrant le châssis de la roue levante, tenue par 4 bras ou reilles et une cage haute, comprenant la transmission des mécanismes vers les meules. Les moulins du Pont de l’Arche sont un peu différents, car ils sont aussi adossés contre la face aval du pont, comme les moulins du pont de Vernon. Les moulins de Vernon nous ont réservé une surprise avec l’existence d’une petite tour dépassant la toiture, qui semblerait avoir abrité une poulie utile pour les cordages de relevage des différents mécanismes de chaque moulin.

Sur la Seine normande, les moulins bateau, surtout attestés d’une manière très explicite au XIXe, fonctionnent avec une coque et 2 roues, d’un type bien attesté autour de Paris, ou plus rarement avec 2 coques avec une roue entre les 2. Le moulin à une coque est représenté par 2 cas : les moulins de Mathias à Vatteville (27) et de Quenneville à Amfreville-sous-les-Monts (27). Le moulin à 2 coques est représenté par les moulins de Quenneville et de Lusse à Amfreville (27). Quelques comparaisons peuvent se faire avec les moulins de la Loire dans le département du Maine-et-Loire et de la Seine dans les Yvelines. Nous pouvons citer les intéressantes recherches de Hugues Courant, de Christian Cussonneau et de Jacques Reynaud dans ces 2 régions. En plus une riche iconographie se trouve sur les sites de « Collections Culture » « Mérimée Palissy » et « BNF Gallica ».